samedi 6 février 2010

Présentation de "Tâtez là si j'ai le coeur qui bat"

C’est avec toutes les pièces de Tchekhov, et ses nouvelles, et sa correspondance, que nous sommes partis, autour d’une table, à l’aventure, à la découverte de ce que cette œuvre pouvait bien faire de nous, plutôt que nous de cette œuvre. Si bien que nous nous sommes trouvés à côté de Tchekhov, vers Tchekhov – à la fois en direction de, et dans sa proximité. C’est tout un travail de mémoires, de passages, de traversées. Ce qu’il reste, ce sont des traces. Mais vite nous nous sommes rendu compte que ces traces ont de l’avenir. Nos mémoires ont de l’avenir. Plus encore que du passé. Alors la table, eh bien c’est déjà un plateau : le lieu du travail, le lieu des repas, le lieu où les deuils tiennent lieu de clin de vie, où les mariages enterrent un monde qui meurt. « Le sens de la vie est dans la vie elle-même », disait Goethe. Et Tchekhov ajoute : « nous ne vivons ni avec la vérité, ni avec la beauté mais avec les autres hommes. » Aussi son théâtre nous invite-t-il à une attention maximale à ce qui ne fait que poindre, au moindre battement, aux petits riens du quotidien qui changent tout.